30.08.2025

La fiscalité la plus basse d’Europe ? Andorre en tête !

Alors que la fiscalité demeure un critère déterminant pour les particuliers comme pour les entreprises, l’Europe présente un paysage contrasté. Entre les pays à forte imposition, comme la France ou l’Allemagne, et ceux misant sur des régimes plus légers, l’écart se creuse. Dans ce panorama, un petit État se distingue : l’Andorre, dont la combinaison de taux réduits et l’absence de certains impôts en fait une place particulièrement attractive.


Quels pays de l’Union européenne proposent les taux d’impôts sur les sociétés les plus compétitifs ?

Alors que les entreprises multiplient les projets de délocalisation ou cherchent à optimiser leurs marges, le taux d’imposition des sociétés devient un critère clé dans le choix de leur implantation. Une étude récente de la Tax Foundation, mise en lumière par EasyBiz, révèle une carte contrastée des régimes fiscaux en Europe pour 2025. À cette étude, il est bon de prendre en considération l'Andorre qui, sans appartenir à l'Europe, est situé au cœur de l'Europe et bénéficie de nombreuses conventions fiscales avec certains pays de l'Union Européenne.

Les champions du taux très bas pour les sociétés

En tête du palmarès, la Hongrie se distingue avec un taux légal de 9 %, le plus bas du continent, fruit de réformes fiscales ambitieuses mises en place par les autorités pour impulser l’attractivité économique. En revanche, sa TVA plafonne à 27 %, l’une des plus élevées d’Europe. Juste derrière, la Bulgarie enregistre un taux de 10 %, appliqué uniformément y compris sur les plus-values d’entreprise, ce qui en fait une destination très considérée par les investisseurs étrangers. Des taux de 12,5 % ont été adoptés par des États comme Chypre et l’Irlande. Ces pays offrent souvent des régimes spécifiques pour alléger davantage la taxation : à Chypre, certains revenus liés à la propriété intellectuelle peuvent être taxés à seulement 2,5 %, tandis qu’en Irlande, les incitations à la recherche et développement peuvent faire bénéficier d’exonérations atteignant 37,5 %. Plus loin dans le peloton, la Roumanie16 %) et la Lituanie (également à 16 % en 2025) montrent une stratégie de taxation modérée sans la punchline fiscale, mais avec une stabilité locale qui séduit certains acteurs

Enjeux et perspectives

Bien que ces taux favorables offrent un avantage fiscal certain, ils ne suffisent pas à eux seuls à attirer durablement les entreprises. Les conditions d’opérabilité (infrastructures, main-d’œuvre, stabilité juridique) jouent un rôle déterminant. De plus, dans des pays comme la Hongrie ou la Bulgarie, d'autres prélèvements (TVA, charges sociales, impôts locaux) peuvent atténuer l’attractivité globale. Par ailleurs, l’Union européenne intensifie sa lutte contre l’érosion de l’assiette fiscale. Les régionales ATAD (Anti Tax Avoidance Directive) et la mise en place d’un taux minimal mondial à l’initiative de l’OCDE devraient progressivement tempérer les écarts locaux sur l’imposition des multinationales. De plus, il ne s'agit ici que des taux d'imposition des sociétés et non ceux des particuliers. Un critère trop limitatif pour des candidats à l'expatriation ou les détenteurs de patrimoine.

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Un comparatif des fiscalités européennes

Taux nominaux en 2025 - (Résidents fiscaux, hors régimes spéciaux et abattements)

PaysImpôt revenu (max.)Impôt sociétésDividendes résidentsTVA standardMalus auto
Andorre*0 % < 24k€, 5 % < 40k€, 10 % > 40k€10 % (jusqu’à 5 % pour certaines activités)0 %4,5 %Aucun malus CO₂
Hongrie~44 % (incl. charges)9 %15 % + 13 % social tax (plaf.)27 %Taxe CO₂ modérée
Bulgarie10 % (flat)10 %5 %20 %Faible taxation véhicules
Estonie20 % flat20 % (à la distribution)0 % (taxation au niveau société)24 % (juil. 2025)Taxe d’immatriculation CO₂ en projet
Slovaquie19 %19 %7 %23 % (2025)Taxe CO₂ véhicules
Tchéquie23 % (au-delà d’un seuil)19 %15 %~21 %Taxe sur 1re immatriculation
EspagneJusqu’à 47 %25 %19–30 %21 %Impôt immatriculation CO₂
FranceJusqu’à 47 %25 %PFU 30 % (12,8 + 17,2 %)20 %Malus CO₂ jusqu’à 60k €
Allemagne45 %~30 %26,4 % effectif19 %Malus limité, taxe circulation
Italie43 %24 %26 %22 %Taxe circulation/écologique
Portugal48 %21 %28 %23 %Taxe immatriculation CO₂
Irlande40 % + USC/PRSI12,5 % (trading)DWT 25 % (imputable)23 %Taxe véhicule motor tax
Pays-Bas49,5 %25,8 %24,5–31 % (Box 2)21 %BPM (CO₂) élevé
Luxembourg42 %24,9 %Abattement 50 % ⇒ ~22 %17 %Taxe circulation, pas de malus CO₂
Monaco*Pas d’IR (sauf Français)25 %0 %Pas de TVA propre (TVA FR)Pas de malus

* Hors UE – régime particulier.

Quels pays européens affichent la fiscalité la plus avantageuse pour les particuliers ?

Alors que l’on parle souvent des taux d’imposition sur les sociétés pour juger de l’attractivité d’un pays, la fiscalité applicable aux particuliers – en particulier aux revenus du travail, du capital et des dividendes – pèse tout autant dans les décisions de mobilité. Une étude de la Tax Foundation, complétée par les données fiscales nationales, permet de dresser un panorama contrasté. À ce tableau, il convient d’ajouter le cas singulier de l’Andorre : bien que non membre de l’Union européenne, la Principauté est enclavée entre la France et l’Espagne et bénéficie de conventions fiscales avec plusieurs pays européens.

Les champions de l’imposition légère

Bulgarie et Hongrie : flat tax attractives

La Bulgarie affiche depuis plusieurs années un impôt sur le revenu forfaitaire de 10 %, applicable aux salaires comme aux dividendes (retenue finale de 5 %). La Hongrie, de son côté, propose un impôt sur le revenu fixe de 15 %, auquel peut s’ajouter une contribution sociale de 13 % sur les dividendes, plafonnée au-delà d’un certain seuil. Ces régimes simples séduisent les contribuables recherchant prévisibilité et lisibilité.

Chypre et Irlande : des systèmes compétitifs avec niches

Chypre impose les revenus personnels à un barème progressif allant jusqu’à 35 %, mais exonère totalement les dividendes reçus par les résidents. L’Irlande, de son côté, taxe les revenus jusqu’à 40 % auxquels s’ajoutent des contributions sociales, mais son régime favorable aux non-domiciliés permet, sous conditions, d’atténuer l’imposition des dividendes étrangers.

Estonie et Slovaquie : fiscalité de transition

L’Estonie applique un taux forfaitaire de 20 % sur les revenus, mais les dividendes sont imposés au seul niveau de la société, exonérés au niveau de l’actionnaire résident. La Slovaquie, quant à elle, a fixé l’impôt sur le revenu à 19 %, avec une retenue spécifique de 7 % sur dividendes.

Les fiscalités plus lourdes en Europe de l’Ouest

À l’opposé, les grands pays d’Europe de l’Ouest appliquent des niveaux d’imposition beaucoup plus élevés :

  • En France, le prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30 % s’applique aux dividendes (12,8 % d’impôt + 17,2 % de prélèvements sociaux).
  • En Allemagne, le taux forfaitaire est de 25 %, majoré de 5,5 % de contribution de solidarité.
  • En Espagne, les dividendes sont intégrés au barème de l’épargne avec des taux allant de 19 % à 30 %.
  • En Italie, le prélèvement substitutif sur dividendes est fixé à 26 %.
  • Au Portugal, une retenue libératoire de 28 % s’applique sur les dividendes.

Ces chiffres montrent une nette différence de pression fiscale entre l’Est et l’Ouest de l’Union.

Societe SA 2

Andorre : le cas à part au cœur de l’Europe

La Principauté d’Andorre illustre une singularité notable :

  • Impôt sur le revenu plafonné à 10 %, avec exonération totale jusqu’à 24000 € et un taux intermédiaire de 5 % jusqu’à 40000 €.
  • Dividendes totalement exonérés pour les résidents.
  • Absence d’impôts sur la fortune, les successions et donations.
  • TVA (IGI) fixée à 4,5 %, la plus basse d’Europe.

Avec ces règles, un résident andorran percevant 100000 € de dividendes n’acquitte aucun impôt, contre 30000 € en France ou environ 26000 € en Allemagne.

Enjeux et perspectives

Si les régimes à faible taxation exercent une forte attraction, leur intérêt ne peut se résumer à un taux d’imposition. Les conditions de résidence, le coût de la vie, la qualité des infrastructures et la stabilité juridique sont autant de facteurs déterminants. Par ailleurs, l’Union européenne poursuit ses efforts pour harmoniser la fiscalité et limiter l’arbitrage entre pays, avec notamment l’instauration progressive d’un taux minimal mondial pour les multinationales. Pour les particuliers, la recherche d’un pays à faible imposition sur le revenu et les dividendes peut constituer un critère majeur d’expatriation. Mais c’est bien en combinant fiscalité, cadre de vie et sécurité juridique que se détermine l’attractivité réelle d’une destination.

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