23.10.2025

Partir vivre en Andorre : guide pratique de l’expatriation, de l’optimisation fiscale et de la création d’entreprise

Au cœur des Pyrénées, Andorre attire chaque année des actifs, des entrepreneurs et des investisseurs séduits par un cadre de vie sûr, un environnement fiscal modéré et des procédures d’implantation de plus en plus fluides. « Partir vivre en Andorre » ne se résume pourtant pas à changer d’adresse : c’est un projet d’expatriation à structurer avec méthode, en tenant compte du droit de séjour, de la fiscalité personnelle et professionnelle, de l’emploi, du logement, de l’assurance-santé, de la scolarité et — pour les profils business — des modalités de création ou de domiciliation d’une société. Ce guide rassemble l’essentiel pour passer de l’idée au plan d’action.


Expatriation : partir vivre en Andorre bonne ou mauvaise idée ?

Avant d’envisager fiscalité ou entreprise, le point de départ est le droit de résider. Andorre propose plusieurs voies de résidence — actives (liées à un emploi ou à une activité) et passives (liées à l’investissement ou aux ressources) — avec des conditions, des durées de présence et des obligations d’assurance précises.

Les principaux statuts de résidence

  • Résidence « active » : obtention par un contrat de travail local ou par la direction d’une société andorrane (administrateur-gérant). Elle implique généralement d’être affilié au régime de sécurité sociale (CASS) et de séjourner la majeure partie de l’année en Principauté.
  • Résidence « passive » : destinée aux personnes disposant de revenus hors d’Andorre ou aux retraités/investisseurs. Elle impose un niveau de ressources, une couverture santé privée et, dans certaines catégories, un investissement économique local et/ou un dépôt de garantie auprès de l’autorité financière. La présence minimale annuelle est réduite par rapport à la résidence active.
  • Autres cas : artistes, sportifs, spécialistes hautement qualifiés, etc., avec conditions spécifiques.

Cadre de vie : langue, santé, éducation, sécurité

  • Langues : le catalan est officiel, mais le français et l’espagnol sont largement utilisés au quotidien ; l’anglais progresse dans les services.
  • Santé : couverture via la CASS pour les résidents actifs ; pour les résidents passifs, une assurance privée est requise. Le système repose sur un modèle de tiers payant avec participation de l’assuré et conventionnement de cliniques en Andorre et, pour certains actes, en France/Espagne.
  • Éducation : trois réseaux publics coexistent — andorran, français et espagnol — ainsi que des établissements privés ; un atout pour les familles binationales ou multilingues.
  • Sécurité et cadre naturel : taux de criminalité bas, environnement montagne, sports d’hiver et de plein air, commerces détaxés (dans certaines limites personnelles).

Logement, banque, quotidien

  • Logement : marché immobilier dynamique, choix entre location longue durée et acquisition ; bail et justificatif de domicile sont nécessaires pour la résidence et pour ouvrir certains services.
  • Banque : ouverture de compte soumise à des procédures KYC renforcées (origine des fonds, activité, patrimoine).
  • Vie pratique : IGI (TVA locale) à taux modéré, e-administration en progression, infrastructures numériques solides, routes de montagne (prévoir saisonnalité).

Optimisation fiscale : principes, précautions et bonnes pratiques

L’attractivité andorrane tient beaucoup à sa fiscalité modérée et simple. Toutefois, « optimisation » ne signifie pas « improvisation ». Il convient d’anticiper la résidence fiscale au sens international, les conséquences dans le pays d’origine, ainsi que les règles andorranes (impôt sur le revenu, impôt sur les sociétés, TVA locale — IGI, taxes communales).

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Résidence fiscale : où est l’imposition principale ?

En général, elle dépend du centre des intérêts vitaux et/ou du nombre de jours de présence sur un territoire. De nombreux États appliquent la règle des 183 jours et des critères complémentaires (logement permanent, foyer familial, activité principale). Une installation en Andorre doit donc s’accompagner d’une cohérence factuelle : présence réelle, logement effectif, rattachements bancaires et administratifs, scolarisation des enfants, etc.

Fiscalité des personnes : grands repères

  • Impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPF) : barème à taux limité, exonérations et seuils de non-imposition pour certaines tranches de revenus ; la charge fiscale globale reste modérée par rapport aux pays voisins.
  • Revenus du capital et dividendes : imposés à un taux plafonné ; application de règles spécifiques selon l’origine des revenus.
  • TVA locale (IGI) : taux standard faible par rapport aux standards européens, avec taux réduits sur certaines catégories.

Bonnes pratiques d’optimisation 

  • Choisir un statut de résidence adapté au mode de vie et à la source des revenus.
  • Documenter la substance : présence physique, bail, factures locales, affiliation CASS (si actif), activités/administration de la société andorrane, etc.
  • Anticiper les conséquences dans le pays d’origine (imposition de sortie, plus-values latentes, conventions fiscales, obligations de déclaration).
  • S’entourer d’un conseil fiscal pluridisciplinaire pour éviter les erreurs (double résidence, exit tax, retenues à la source non créditées).

Création de société en Andorre : pourquoi et comment ?

Pour les indépendants et dirigeants, la constitution d’une société andorrane est un levier pour structurer l’activité, accéder à la résidence active par direction d’entreprise et bénéficier du cadre fiscal local. La forme la plus courante est la Societat Limitada (SL), avec capital social raisonnable, responsabilité limitée et obligations comptables encadrées.

Avantages recherchés

  • Impôt sur les sociétés à taux plafonné et stable.
  • Flexibilité de gouvernance pour dirigeants-résidents.
  • Image et substance : locaux, salariés, contrats andorrans renforcent la crédibilité face aux partenaires et banques.
  • Interopérabilité : position géographique et langues facilitent les échanges avec France et Espagne.

Substance économique et gouvernance

Les autorités — tout comme les banques — attendent une substance réelle : présence de l’administrateur, moyens humains/minimums matériels, décisions prises en Andorre, comptabilité tenue localement. Une gouvernance claire (procès-verbaux, délégations, contrats) limite les risques de requalification.

Vivre et entreprendre : check-list rapide

Quelques repères synthétiques pour passer du projet à l’exécution sans perdre de vue l’essentiel.

Expatriation

  • Choix du statut (actif/passif), logement, assurance santé, scolarité.
  • Domiciliation administrative, permis de résidence, pièces officielles traduites/apostillées si demandé.
  • Installation pratique : opérateurs télécom, véhicule.

Optimisation fiscale

  • Déterminer la résidence fiscale au sens international.
  • Cartographier les revenus (salariaux, BNC/BIC, dividendes, capitaux).
  • Simuler l’impact des impôts andorrans et des règles du pays d’origine ; vérifier les conventions fiscales.

Création de société

  • Forme sociale, objet, statuts, capital, gérance.
  • Autorisations, compte bancaire, bail, licences.
  • Comptabilité locale, déclarations IGI/IS, obligations sociales.

Conclusion : partir vivre en Andorre, un projet à structurer

Andorre combine cadre de vie privilégié, fiscalité modérée et écosystème pro accueillant. Pour transformer l’attrait en réussite, l’essentiel se joue dans la préparation : statut de résidence adapté, cohérence fiscale, société dotée d’une substance réelle et organisation quotidienne sécurisée (santé, école, logement). Un accompagnement juridique, fiscal et opérationnel permet d’éviter les angles morts et d’accélérer l’installation.

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